Une randonue bien arrosée !

Quand je dis "bien arrosée", ce n'est pas de bière, de pastagas ou d'autres alcools nous rendant ivres, mais ivres du bonheur que nous apportent les éléments naturels sur notre peau nue, même lorsque pluie et grêle nous rattrapent sur les sentiers.

Effectivement, cette journée sera un peu spéciale. Déjà, un ciel un peu trop encombré vers l'Est nous incitera à choisir un itinéraire plus vers l'Ouest. Très bien pour une large partie de la balade au cours de laquelle nous avons profité d'un beau soleil réchauffant notre peau nue dès le départ, pour notre plus grand bonheur. Mais tout vas se gâter en cours d'après-midi … un véritable déluge de pluie et de grêle.

C'est un retour à la course, mais rien n'ébranlera notre sérénité et notre bonheur.
 

Une météo incertaine !

Ce dimanche 27 mai la météo est très incertaine avec des orages prévus à partir de 17 heures. Mais Yves désire venir avec un visiteur, Paul venu à vélo depuis l'Allemagne, la randonnée est donc maintenue avec un regroupement devancé à 9h au lieu de 10h habituellement.
Au parking de la Mairie, Francis est déjà là, suivi de peu par Yves. Je sort la carte et présente l'itinéraire prévu, mais les contreforts de Glandasse sont dans la grisaille et nous inspirent peu. Nous préférons un parcours connu, plus proche, à l'allure plus clémente, et partons sans tarder en direction du Pas de la Pousterle. Nous garons notre voiture sur un petit dégagement dans une épingle à cheveux, juste avant la maison la plus haute du village dont seul le toit apparait derrière le coteau … personne à proximité, la température est douce, chacun ôte ses vêtement et les range dans son sac.
 

Le départ …

Nous voilà partis par quelques dizaines de mètres qui grimpent un peu pour retrouver le chemin juste en dessus. Nous discutons de tout et de rien dans cette ambiance décontractée que nous procure la nudité et Paul échange quelques mots en français. Nous empruntons bientôt sur notre gauche un sentier balisé, un PR sur lequel Francis coupe au passage quelques branches … mais l'une d'elles emporte ses lunettes et ce n'est que plus loin qu'il s'en rendra compte. Malgré un retour pour tenter de les retrouver, il faut se résigner à leur perte.
Sur notre parcours, de nombreuses pivoines sont en pleine floraison.
 

Les lacets de la Pousterle

L'effort s'intensifie, nous sommes maintenant dans les lacets de la Pousterle où le passage récent de quads a soulevé quelques pierres rendant la marche plus délicate. Toutefois le soleil filtré par l'épais feullage de la fûtée rend la montée très agréable.
En débouchant sur la crête, un cairn marque le point de retour car de part et d'autre c'est la falaise abrupte. Ce doit être bientôt midi et un coin de verdure ombragé nous invite à la pause pique-nique.
 

Plus loin sur la crête de la montagne

Le ciel est juste encombré de quelques nuages légers, pas le moindre vent, nous décidons de poursuivre notre balade par un sentier le long de la crête qui domine les villages de Recoubeau, Montlaur juste en desous le nous, Luc-en-Diois et Chatillon plus au loin. Les montagnes sous le flou d'une légère brume font penser à un tableau de D. Hamilton. Puis une rencontre inattendue !   celle d'un jeune bouc du Rove au pelage roux et au belles cornes torsadées qui a pris possession des lieux. C'est la seule rencontre que nous feront aujourd'hui dans ce vaste espace des montagnes du Diois.
 

L'orage gronde … !

Nous approchons des ravines de Pierre Folle, un grondement nous alerte et le ciel s'assombrit vers le Sud … l'orage s'annonce, juste 14 heures pourtant, mais il semble se diriger plus vers l'ouest. Nous décidons de rentrer. Les coups de tonnerre s'intensifient, nous hâtons le pas pour quitter la crête mais la pluie nous rattrape au Pas de la Pousterle. Alors que Francis et Paul poursuivent nus, Yves met un T-shirt et moi je me couvre d'une chemise et d'un K-way. La descente se poursuit au pas de course, rattrapés par une pluie intense puis par un bel orage de grêle qui pique sur la peau n'empêchant pas Francis et Paul, irréductibles, de rester sans vêtements, moi trempé malgré tout jusqu'aux os. Le sentier se transforme rapidement en torrent boueux et nos chaussures se remplissent d'eau. L'air étant tempéré nous n'avons pas froid et arrivés à notre voiture chacun se sèche comme il peut, enfilant si possible un vêtement sec. Yves mettra des chaussures sèches pour assurer une conduite sans risques mais restera nu dans son véhicule.

Ce retour mouvementé précipitera nos aurevoirs, n'empêchant nullement de nous promettre une prochaine rencontre ; espérons la sous un ciel plus clément.

Bernard.



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